Taiji quan style CHEN

Le Tai Ji Quan (ou Tai Chi Chuan) est à la fois un art martial interne, une technique de santé et un art de vivre.

Il s’inspire des différents arts martiaux chinois, en y intégrant la philosophie taoïste (principe du yin et du yang) et de la médecine traditionnelle chinoise.
Il se caractérise par des mouvements codifiés d’origine martiale effectués avec une lenteur et une grâce cachant aux yeux du novice l’efficacité en combat des pratiquants.

« Tai Ji Quan » peut se traduire par « boxe du faîte suprême », « boxe ultime » ou « boxe de l’ombre ».
Bien qu'étant à l'origine réputé pour son efficacité étonnante en self-défense, il est aujourd'hui essentiellement pratiqué en Chine comme une gymnastique de santé et de longévité propre à améliorer les capacités naturelles de chacun grâce à un travail harmonieux basé sur la libre circulation de l’énergie (Qi). Il implique un travail sur l'énergie interne et non sur la force externe musculaire. Selon un dicton : « Une partie bouge, tout le corps bouge ; une partie s’arrête, tout le corps s’arrête ».

Le style de la famille Chen se caractérise par le relâchement, la fluidité des mouvements, leur coordination et l’enracinement. L'énergie provient des pieds, puis elle est dirigée par la hanche , la taille puis l'épaule, le coude avant d'être émise par les mains. Il améliore les fonctions vitales et permet, petit à petit, d'expérimenter la circulation énergétique à l'intérieur du corps. Une alternance de mouvements lents et rapides, variant puissance et vitesse, ses postures basses, ses « enroulements de soie » (chan si jin) et ses éclats explosifs (fajing).

La pratique régulière de ces mouvements permet d’apprendre à maîtriser son corps, le détendre, lutter efficacement contre le stress et renforcer son énergie interne et sa puissance. Cet art martial permet de développer la coordination des mouvements, la concentration et la conscience corporelle. L’exercice favorise la coordination neuro-musculaire, l’équilibre et renforce progressivement la musculature et l’ossature.
Héritage :
Fondé par Chen Wang Ting au XVIIème siècle, le style Chen fut rendu public grâce à des maîtres tels que Chen Changxin ( 1771-1853) Chen Zhao Pi (1883-1972) ou Chen Fa Ke (1887-1957), représentant officiel du style familial à la 17e génération.
Il est le plus ancien et le parent des autres styles traditionnels connus du tai ji chuan (Yang, Wu, Li, Sun, Zhaobao).

Dans la lignée du Grand Maître Chen Zheng Lei et du Maître Wang Haï Jun (respectivement 19ème et 20e génération de la famille Chen, disciple du Grand Maître depuis l’âge de 9 ans), la section CSA Taiji, affiliée à la Fédération des Clubs de la Défense (FCD) et la FFK (Fédération Française de Karaté), s’efforce de transmettre leur enseignement.
Les cours sont ouverts aux débutants comme aux avancés. Ils offrent un enseignement traditionnel, une mise en condition du corps par des séries de mouvements d’échauffements, d’étirements, d’assouplissements et de renforcement musculaire en intégrant des bases de Kung Fu Wushu.

mercredi 5 décembre 2018

Maître CHEN ZHENGLEI "quatre étapes pour développer les techniques de combat"


CHEN ZHENGLEI 

Lors d’un récent stage à Chenjiagou Chen Zhenglei a abordé la question de l’approche à suivre par un pratiquant de taiji pour développer un haut niveau de technique de combat. Durant sa conférence il a décrit les points sur lesquels un pratiquant doit se concentrer pendant les différentes étapes de son entrainement. Pour résumer son enseignement : les techniques internes d’art martial Taiji Chen relèvent des quatre étapes suivantes :
  1. Une étude approfondie et méticuleuse du Gongfu Frame (la première routine) du Taiji de la famille Chen qui a pour fondement la forme originelle de boxe transmise de génération en génération.
  2. A partir de cette base il faut apprendre les méthodes internes de cette forme de Gongfu qui permettront la modification et transformation de la puissance et les techniques d’attaque du CHEN  Taiji quan. Ces techniques sont basées sur les changements et transformations que seule permet une totale familiarité avec la forme Gongfu. Chacun des mouvements doit être appris de façon à produire une force parfaite -ronde, complémentaire et en spirale- et à être capable de transformer chaque mouvement dont on peut tirer parti.
  3. La troisième étape demande d’étudier la méthode interne du « tuishou » (mains collantes). Sur la base de la technique de spirale alternante et complémentaire, apprendre la méthode de tuishou à deux personnes en utilisant les techniques acquises pendant l’apprentissage méticuleux de la forme. En utilisant ces méthodes on se familiarise avec les différentes énergie/puissance et attaque/défense possibilités. Il faut pratiquer jusqu’à être complétement précis dans l’écoute et la différenciation des énergies entrantes  et jusqu‘à atteindre le niveau où l’adversaire peut être renversé sans qu’il s’en rendre compte et en soit conscient.
  4. Finalement la quatrième étape, apprendre la méthode Sanshou du taiji Chen. En élaborant sur les fondements des étapes précédentes et pour apprendre le répertoire entier de défense et d’attaque le pratiquant entreprend le combat à deux personnes sans se limiter à la forme prescrite. Il utilise les 8 « fa » - Peng/parer, Lu/tirer, An/repousser, Cai/saisir et tordre, Lie/fendre, déchirer, séparer, Zhou coude, Kao épaule -ainsi que les différentes possibilités de la pratique –saisir, empoigner, jeter, balayer . Et ce, jusqu’à être capable d’emprunter la force de l’autre pour « détourner 1000 livres avec 4 onces ».
Comme toujours le conseil est qu’il n’y a pas de raccourcis et que les quatre étapes ci-dessus doivent progresser pas-à-pas, palier par palier, par grade et par incrément accroissant ainsi le niveau de technique du pratiquant.